Chaque année, à cette période, des défenseurs des droits des animaux profitent de la saison de la chasse au phoque pour répandre dans les médias de fausses informations sur la chasse au phoque au Canada.
Bien que les défenseurs des droits des animaux ne représentent qu’une toute petite partie de la population canadienne, ils sont combatifs, stratégiques et peuvent malheureusement être efficaces lorsqu’il s’agit de faire douter les consommateurs en matière de chasse au phoque en partageant de la désinformation sur la durabilité, les normes de bien-être animal et d’autres sujets clés.
Pour les défenseurs des droits des animaux, ainsi que pour toute autre personne, il est essentiel de faire preuve de discernement et de vérifier les informations avant de les partager avec d’autres. La désinformation peut avoir un impact négatif sur les communautés côtières et les phoques eux-mêmes par la promotion de solutions aux problèmes inefficaces ou nuisibles.
Vous trouverez ci-dessous la liste des 6 principales informations erronées sur la chasse au phoque diffusées par les groupes de défense des droits des animaux :
N° 1 : La chasse met en danger les populations de phoques.
Sur les 33 espèces[1] de phoques qui existent dans le monde, 6 d’entre elles se trouvent au Canada et aucune n’est en voie de disparition.[2].[3] En fait, la population totale de phoques du Canada est estimée à plus de 10 MILLIONS d’individus – le plus grand nombre jamais observé par le ministère des Pêches et des Océans :
- Phoque du Groenland : 7,6 millions[4][5]
- Phoque gris : 366,400 [6]
- Phoque à capuchon : 593 000 [7] [8]
- Phoque annelé : 2,3 millions[9]
- Phoque barbu : 500 000 à 1 million en Arctique [10]
- Phoque commun : 100 000 en Colombie-Britannique et 25 000 dans le Canada atlantique [11] [12] [13]
Les populations de ces 6 espèces représentent un total d’environ 11,5 millions de phoques au large de la côte atlantique du Canada et en Arctique.
N° 2 : La chasse au phoque n’est pas une pratique durable et va décimer la population de phoques.
Le phoque du Groenland est l’espèce de phoque la plus présente dans les eaux canadiennes : depuis 1994, sa population a augmenté de près de 60 % pour atteindre 7,6 millions d’individus.[14] [15] En 2020, la limite de capture totale autorisée par le gouvernement du Canada pour le phoque du Groenland ne représentait que 5 % de sa population. Ces dernières années, le nombre total de captures n’a atteint que 10 %, une fraction de ce quota annuel.
N° 3 : Il n’existe aucune preuve que les populations de phoques ont des répercussions sur les stocks de poissons.
Nos océans comptent un grand nombre de phoques, et ces derniers mangent beaucoup : la population totale de phoques canadiens consomme environ 30 millions de tonnes de poisson chaque année. Cela représente 53 fois plus de poissons que ce que l’ensemble de la flotte de pêche canadienne de l’Atlantique capture![16] En savoir plus
La chasse au phoque annuelle fait partie intégrante de la gestion responsable des écosystèmes marins. En maintenant un rapport équilibré entre les phoques et les poissons, la chasse au phoque offre la possibilité d’une croissance durable de la pêche commerciale à petite échelle et communautaire.
Comme le démontrent les fermetures récentes de la pêche commerciale du hareng et du maquereau, les populations de poissons (dont le homard et le crabe) sont vulnérables.[17] Plusieurs études scientifiques prouvent que les phoques représentent une cause majeure de mortalité pour différentes espèces de poissons. En voici quelques-unes :
- Morue : https://waves-vagues.dfo-mpo.gc.ca/Library/40805542.pdf
- Plie canadienne : https://waves-vagues.dfo-mpo.gc.ca/Library/40594105.pdf
- Limande plie rouge : https://waves-vagues.dfo-mpo.gc.ca/Library/40619278.pdf
- Merluche blanche : https://waves-vagues.dfo-mpo.gc.ca/Library/365470.pdf
- Raie tachetée : https://waves-vagues.dfo-mpo.gc.ca/Library/40614153.pdf
Pour cette raison, en mai 2022, le Groupe de travail sur la science des phoques de l’Atlantique a publié un rapport visant répondre directement aux préoccupations soulevées par les pêcheurs commerciaux de l’est du Canada concernant les répercussions de la prédation des phoques sur les stocks de poissons.
Suite au Sommet sur les phoques, qui s’est déroulé en novembre 2022, la ministre des Pêches et des Océans a lancé un appel à propositions de projets visant à améliorer notre compréhension du rôle des phoques au sein de l’écosystème, en tant que priorité du Cadre de contribution de sciences des écosystèmes et des océans. Les candidats retenus seront informés prochainement.
N° 4 : La chasse aux phoques est barbare et cruelle.
Les pratiques de chasse canadiennes comptent parmi les meilleures au monde. Elles sont régies par des principes rigoureux de bien-être animal internationalement reconnus par des observateurs indépendants.[18]
Les chasseurs de phoque professionnels sont tenus par la loi d’être formés à la méthode d’abattage sans cruauté en trois étapes.[19] Des ateliers de formation à la qualité, la santé et la manipulation sont également obligatoires pour les chasseurs de phoque commerciaux. Un Code de pratique, élaboré en consultation avec l’Agence canadienne d’inspection des aliments, porte sur l’assurance qualité nécessaire à la certification des exportations de viande et d’huile de phoque.[20]
De nombreux organismes de conservation nationaux et internationaux ont exprimé leur soutien à la chasse au phoque au Canada. Cette reconnaissance souligne la durabilité et la valeur de cette chasse soigneusement gérée et réglementée.
- Le gouvernement fédéral, par le biais de Pêches et Océans Canada, soutient sans équivoque la chasse au phoque et l’accès au marché mondial pour ses produits. [21]
- Le Fonds mondial pour la nature (WWF) Canada, l’une des principales organisations mondiales de conservation, surveille de près la chasse au phoque et est satisfait des pratiques associées, ainsi que des bons chiffres liés aux phoques du Groenland. CLIQUEZ ICI pour télécharger la prise de position de WWF sur la chasse au phoque.
- Fourchette Bleue (Smarter Seafood) publie une liste d’espèces marines moins connues du Saint-Laurent, nutritives et durables. Fourchette Bleue s’appuie sur les conseils de chercheurs et de biologistes marins pour constituer sa liste. Le phoque du Groenland et le phoque gris se trouvent tous deux sur la liste de Fourchette Bleue :
- Au niveau mondial, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) est la source de référence de l’état de conservation à jour des espèces animales, végétales et fongiques. La Liste rouge des espèces menacées de l’UICN répertorie le phoque du Groenland [22]et le phoque gris [23] comme espèces de préoccupation mineure.
- De la même manière, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) n’énumère ni n’impose de restrictions commerciales concernant le phoque du Groenland, le phoque gris, le phoque annelé ou le phoque commun. CLIQUEZ ICI pour télécharger la lettre de CITES Canada certifiant que les espèces de phoques capturées au Canada ne sont inscrites dans aucune des annexes de la CITES.
N° 5 : La chasse au phoque n’est pas une industrie économiquement viable.
Depuis bien longtemps, le Canada est le plus grand exportateur mondial de produits dérivés du phoque, notamment les peaux, l’huile et la viande. De plus, la consommation d’huiles oméga-3 et de viandes durables, naturelles et biologiques améliore la santé humaine, tandis que les textiles constituent une alternative écologique aux vêtements non renouvelables (plastique).
- Huile oméga-3 pure : EN SAVOIR PLUS
- Viande sauvage canadienne : EN SAVOIR PLUS
- Fourrure et cuir naturels uniques : EN SAVOIR PLUS
Les phoques sont une ressource naturelle précieuse constituant un revenu pour 5 000 à 6 000 personnes et leurs familles dans les villes et les villages isolés à une période de l’année ou les autres activités économiques se font rares.[24] Les phoques constituent également une importante source de nourriture, ainsi qu’un centre de la vie sociale et culturelle, pour les communautés autochtones et non autochtones du Canada atlantique, du Québec, du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest.
En 2007, Terre-Neuve-et-Labrador estimait que l’industrie de la chasse au phoque rapportait environ 55 millions de dollars à l’économie provinciale.[25] La valeur au débarquement des phoques au Canada[26] a culminé en 2006, dépassant les 30 millions de dollars pour la viande et les peaux. À cette époque, les chasseurs ont affirmé que leurs revenus provenant de la chasse au phoque pouvaient représenter entre 25 et 35 % de leurs revenus globaux.[27]
Le phoque était une composante importante des moyens de subsistance des Inuits à travers l’histoire. Il s’agissait, et il s’agit encore aujourd’hui, d’un moyen pour les Inuits de fournir de la nourriture à leur famille et à leur communauté et, plus récemment, de permettre aux chasseurs et aux femmes de participer à l’économie monétaire. Une étude menée au Nunavut en 2012 a estimé que plus de 40 000 phoques étaient chassés chaque année dans la région, et que la valeur de remplacement de la viande de phoque était d’environ 5 millions de dollars. À l’époque, les produits en peau de phoque représentaient un million de dollars supplémentaires pour le secteur des arts et de l’artisanat.[28]
Les répercussions des restrictions commerciales sur l’industrie canadienne du phoque ont été très importantes. Elles ont sévèrement réprimé le marché, réduisant les prix et les volumes de ventes, ainsi que les bénéfices dans l’ensemble de l’industrie. Les valeurs au débarquement ont connu une baisse importante au cours des années suivantes (passant d’environ 300 000 peaux en 2006 à environ 300 000[29] phoques en 2021)[30] en raison des interdictions de commerce international. Selon les statistiques fédérales, le nombre de permis de chasse au phoque délivrés a dégringolé à Terre-Neuve, passant de 11 146 en 2009 à 4 180 en 2019.[31]
Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Romy Vaugeois, gestionnaire de programme du Réseau des gestionnaires de la ressource du phoque romy@sealsandsealing.net
Réseau des gestionnaires de la ressource du phoque
Le Réseau des gestionnaires de la ressource du phoque (RGRP) vise faire entendre une voix nationale éclairée, axée sur les solutions et fondée sur la science concernant la chasse au phoque. Le RGRP rassemble les chasseurs, les transformateurs, les fabricants et les détaillants du secteur de la chasse au phoque au Canada, ainsi que les peuples autochtones canadiens, afin de promouvoir et de vendre des produits de phoque canadiens durables de haute qualité (huile, viande et fourrure de phoque) grâce aux marques Produits de phoque canadien et Artisanat et créations fièrement autochtones.
Liens associés :
- Vidéo : Small sample of the over 7.6 Million Harp Seals in the Northwest Atlantic
- Vidéo : Sealing Our Fate – An Ocean of Hypocrisy, by NL FFAW-Unifor
- Vidéo : La semaine verte | L’invasion du phoque gris
- Produits de phoque canadien – Durabilité et écosystème
Reference
[1] List of Pinnipeds. Britanica. https://www.britannica.com/topic/list-of-pinnipeds-2059069
[2] Identify a Species. Department of Fisheries and Oceans. March 2018. https://www.dfo-mpo.gc.ca/fisheries-peches/seals-phoques/species-especes/index-eng.html
[3] NOTE: Six species of seals – the harp, hooded, grey, ringed, bearded and harbour – are found off the Atlantic coast of Canada, although ringed and bearded seals are typically Arctic species. However, some science include the Northern Elephant seal specie in British Columbia increasing the number to 7 species of Phocidae. If we include Otariidae, Phocidae and Odobenidae, there are a total of 11 species present in Canadian waters: Northern Fur Seal, Northern Sea Lion, California Sea Lion, Hooded Seal, Bearded Seal, Grey Seal, Northern Elephant Seal, Harp Seal, Harbor Seal, Ringed Seal and Walrus.
[4] Science Advisory Report 2020/020, Department of Fisheries and Oceans. Government of Canada. Science Advisory Report 2020/020 (dfo-mpo.gc.ca)
[5] IUCN Redlist, specie of least concern. IUCN Red List of Threatened Species
[6] Stock assessment of Northwest Atlantic grey seals (Halichoerus grypus) in Canada in 2021
https://www.dfo-mpo.gc.ca/csas-sccs/Publications/SAR-AS/2022/2022_018-eng.html
[7] A Discussion of the Precautionary Approach and its Application to Atlantic Seals (dfo-mpo.gc.ca)
[9] Ringed Seal (Pusa hispida): COSEWIC assessment and status report 2019 – Canada.ca
[11] Are There Too Many Harbor Seals in British Columbia? | Hakai Magazine
[12] SAR-AS2009_011_E (dfo-mpo.gc.ca)
[13] Harbour seal (dfo-mpo.gc.ca)
[14] Fisheries and Oceans Canada. Science Advisory Report 2020. 2019 Status of Northwest Atlantic Harp Seals, Pagophilus groenlandicus. 2020-03-26 Science Advisory Report 2020/020 (dfo-mpo.gc.ca)
[15] Department of Fisheries and Oceans. 2011-2015 Integrated Fisheries Management Plan for Atlantic Seals. 2011-2015 Integrated Fisheries Management Plan for Atlantic Seals (dfo-mpo.gc.ca)
[17] https://macdonaldlaurier.ca/fishing-for-answers-how-an-east-coast-resurgence-could-navigate-rough-waters/
[18] https://www.dfo-mpo.gc.ca/fisheries-peches/seals-phoques/humane-sans-cruaute-eng.html?wbdisable=true
[19] Ensuring the seal harvest is humane (dfo-mpo.gc.ca)
[20] Code of Practice for the Harvest, Transport, Processing, and Export of Seal Products Intended for Human Consumption – Exporting food, plants, or animals – Canadian Food Inspection Agency (canada.ca)
[21] The importance of the seal harvest (dfo-mpo.gc.ca): https://www.dfo-mpo.gc.ca/fisheries-peches/seals-phoques/harvest-importance-chasse-eng.html
[22] Pagophilus groenlandicus (Harp Seal) (iucnredlist.org)
[23] IUCN Red List of Threatened Species
[24] Government Response – 8512-391-224 – House of Commons of Canada (ourcommons.ca)
[25] Government Congratulates Carino Company on 50th Anniversary
[26] Seal landings are defined as the catches of seal pelts and meat landed in domestic ports. The value of seal landings are subject to changes in market demand and prices.
[27] Government Congratulates Carino Company on 50th Anniversary
[28] https://www.gov.nu.ca/sites/default/files/final_gn_info_package_-_economy.pdf
[29] Numbers taken from AllNL.com article: Seal Oil Hopefuls Buy Exclusive Ticket to China, 18 Nov 2022
[30] https://lop.parl.ca/sites/PublicWebsite/default/en_CA/ResearchPublications/201718E
[31] Deer Lake Regional Meeting Presentation, January 2020: Number of Seal License NL region