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Rediffusion : Chasse au phoque : des attentes élevées pour la ministre Lebouthillier

18 January 2024
Récolte des phoques

Auteur:Patrick Butler

 

“Des représentants de l’industrie du phoque de Terre-Neuve-et-Labrador se disent optimistes à la suite d’une rencontre, mercredi, avec la ministre fédérale des Pêches et des Océans.

 

C’est la première fois depuis longtemps que je sors d’une rencontre et que je me sens encouragé et optimiste, affirme Darren Halloran, propriétaire de Always in Vogue, un transformateur et vendeur de produits du phoque, à Saint-Jean.

 

De passage dans la province, Diane Lebouthillier, ministre des Pêches depuis juillet dernier, a souligné sa volonté d’épauler l’industrie, incapable de vendre ses produits aux États-Unis et dans les pays de l’Union européenne.

 

Selon des chasseurs et des transformateurs, les embargos américain et européen, en vigueur depuis 1972 et 2009 respectivement, sont le résultat d’une campagne très efficace de la part des groupes animalistes.

 

Ils reconnaissent que le sang sur la banquise produit des images-chocs, mais soutiennent que les phoques ne souffrent pas puisque les animaux abattus meurent instantanément.

 

Il y a vraiment des choses qui se développent, soutient Diane Lebouthillier, au micro de Radio-Canada. On savait qu’il y avait des chasseurs de phoque qui pouvaient juste à Terre-Neuve et au Québec avoir des permis pour chasser sur une base personnelle. J’ai ouvert la chasse sur toutes les provinces de l’Atlantique.

Selon l’Institut canadien de la fourrure, les pêcheurs des Maritimes attendent depuis longtemps cette autorisation, annoncée le 9 janvier. Ottawa estime que seulement une centaine de captures de plus auront lieu grâce à la mesure, mais l’institut, un organisme national commercial représentant les chasseurs et transformateurs de phoque, souligne qu’elle permettra de développer la main-d’œuvre.

 

Miser sur les marchés existants?

Quant à la réglementation américaine et européenne, la ministre affirme qu’il faut miser sur les marchés auxquels le Canada a accès.

 

Le gouvernement Trudeau a été la cible de critiques, avant les Fêtes, lorsqu’il a organisé un sommet avec les leaders de l’Union européenne à Saint-Jean sans aborder l’épineuse question de l’embargo sur les produits du phoque.

 

On a aussi les marchés asiatiques. Nos marchés ne s’arrêtent pas à l’Europe et aux États-Unis, il y a d’autres marchés […] qui sont exploités actuellement, affirme Diane Lebouthillier, en soulignant la demande croissante pour la viande, la peau et l’huile de phoque.

 

S’il existe actuellement une dérogation dans la loi européenne pour permettre le commerce des produits des chasseurs autochtones, elle ne fonctionne pas très bien, selon l’industrie, à cause de la charge administrative très lourde pour les producteurs. En plus, les produits autochtones doivent être certifiés par un organisme reconnu par l’Union européenne. Il n’existe aucun organisme à Terre-Neuve-et-Labrador qui est reconnu par le bloc de 27 pays, à l’heure actuelle.

 

Jenny Brake, cheffe par intérim de la Première Nation Qalipu, affirme pourtant qu’elle croit que la ministre des Pêches comprend les inquiétudes des chasseurs et transformateurs autochtones et qu’elle veut améliorer l’accès aux marchés.

 

Je crois qu’elle est sincère, affirme-t-elle.

 

L’Europe réévalue sa réglementation

Doug Chiasson, directeur général de l’Institut canadien de la fourrure, observe que les attentes sont élevées pour Diane Lebouthillier.

 

Il rappelle qu’il y a aura, en 2024, une évaluation exhaustive de la réglementation de l’Union européenne.

 

Le gouvernement fédéral doit s’y impliquer, affirme-t-il, en soulignant que selon un récent rapport (Nouvelle fenêtre) de la Commission européenne, la Finlande, l’Estonie, la Lettonie et la Suède reconnaissent que le commerce du phoque est susceptible de constituer une source de revenus et de contribuer à la préservation des valeurs culturelles.

 

Selon Doug Chiasson, le Canada a des alliés dans sa lutte pour faire tomber la réglementation actuelle, si le gouvernement fédéral décide d’en faire une priorité.

 

C’est une question de travail qui se poursuit, affirme simplement la ministre Lebouthillier.

 

On va voir si Mme Lebouthillier est différente

Les représentants de l’industrie du phoque interviewés par Radio-Canada reconnaissent que les interdictions actuelles sur les produits du phoque perdurent depuis des années et que des gouvernements successifs n’ont pas réussi à faire changer les choses.

 

Je ne me suis jamais assis avec un ministre qui n’était pas à l’écoute. Jamais. Ils étaient tous à l’écoute, ils nous ont tous dit des belles paroles encourageantes, affirme Gil Thériault, directeur de l’Association des chasseurs de phoque intra-Québec. C’est dans les gestes qu’on va voir si Mme Lebouthillier est différente des autres.”

 

Source de publication

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2042719/industrie-phoque-optimisme-diane-lebouthillier

 

Références