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CBC Listen : Le Canada pourra-t-il contester l’interdiction du commerce des produits de phoque imposée par l’Union européenne l’année prochaine?

11 December 2023
Règlementation

Doug Chiasson, directeur général de l’Institut de la fourrure du Canada, s’est livré à une entrevue avec Paula Gale, animatrice de CBC Listen. Retrouvez l’entrevue via ce lien (en anglais) :

https://www.cbc.ca/listen/live-radio/1-122-the-broadcast/clip/16028010-will-canada-able-challenge-eu-seal-products-trade

 

Paula Gale : Il sera bientôt possible de contester l’interdiction imposée par l’Union européenne sur les produits de phoque canadien. La Commission européenne prévoit de réexaminer son règlement sur l’interdiction de commerce en 2024. Nous sommes en compagnie de Doug Chiasson, qui a soutenu la contestation de cette interdiction en 2014 et 2015. Il a déjà œuvré pour lever l’interdiction lorsqu’il était conseiller principal en politiques auprès du ministre des Pêches. Doug Chiasson est le directeur général de l’Institut de la fourrure du Canada. Doug, à quoi pouvons-nous nous attendre l’année prochaine concernant l’interdiction de commerce de l’UE sur les produits de phoque canadien?

 

Doug Chiasson : En 2024, la Commission européenne procédera à une révision du règlement sur le commerce des produits dérivés du phoque. C’est l’occasion pour l’industrie du phoque, les nations autochtones concernées et le gouvernement du Canada de participer activement au processus officiel de la Commission européenne concernant ces règlements.

 

Paula Gale : Et quand cette révision aura-t-elle lieu?

 

Doug Chiasson : La date exacte reste à confirmer, mais c’est prévu pour 2024. Ça approche à grands pas.

 

Paula Gale : C’est vrai. Quelles mesures le Canada doit-il prendre pour renverser cette interdiction?

 

Doug Chiasson : C’est la grande question, Paula. Il est clair que l’interdiction, mise en œuvre en 2009 et modifiée en 2015, a dépassé son objectif. L’exemption accordée aux communautés inuites et autochtones en 2015 n’a pas permis à la Commission européenne d’obtenir l’accès au marché qu’elle souhaitait initialement ou, à tout le moins, qu’elle prétendait vouloir obtenir en 2015.

 

Paula Gale : Vous avez mentionné certains États membres. La Suède, la Finlande et d’autres pays vont-ils contribuer à renverser l’interdiction?

 

Doug Chiasson : Actuellement, quatre États membres de l’UE continuent de chasser le phoque dans leurs eaux territoriales : l’Estonie, la Lettonie, la Finlande et la Suède. La Finlande, par exemple, a exprimé son intention de demander une exemption à l’interdiction dans son programme gouvernemental au début de l’année, en invoquant la nécessité de protéger la morue et le saumon dans les eaux finlandaises.

 

Paula Gale : Et cette interdiction ne concerne pas seulement les produits de phoque canadien au sein de l’UE, n’est-ce pas?

 

Doug Chiasson : C’est exact. L’interdiction s’applique à tous les produits de phoque, où qu’ils se trouvent. Même les États membres de l’UE qui chassent le phoque dans leurs propres eaux estiment que cette interdiction entrave leur capacité à gérer les ressources marines et à maintenir les traditions de chasse.

 

Paula Gale : Beaucoup de choses ont changé depuis les années 80, lorsque l’Europe a commencé à restreindre le commerce des produits de phoque. Quels attitudes ou sentiments doivent changer?

 

Doug Chiasson : Au fil des ans, nous avons appris comment ils fonctionnaient. Les appels fondés uniquement sur l’émotion ne trouvent pas le même écho auprès des nouvelles générations. Les études de marché indiquent que les jeunes générations sont plus ouvertes aux produits de phoque, car elles comprennent leur importance pour la sécurité alimentaire et leur signification culturelle.

 

Paula Gale : La Commission européenne examinera cette question l’année prochaine. Allez-vous y participer?

 

Doug Chiasson : Nous voulons absolument y participer et nous explorerons toutes les options possibles pour faire en sorte que les communautés concernées par l’industrie du phoque au Canada puissent se faire entendre dans ce processus. Ça ne concerne pas que les décisions des gouvernements. Cela a des répercussions concrètes sur les communautés et les moyens de subsistance.

 

Paula Gale : Une dernière question. Nous avons discuté de l’exemption pour les produits de phoque chassés par les autochtones. Combien de fourrures de phoque ont été vendues à l’UE depuis le début de cette exemption?

 

Doug Chiasson : Malheureusement, en 2020, le Nunavut a exporté deux peaux de phoque vers l’Union européenne, et en 2022, les Territoires du Nord-Ouest ont exporté deux manteaux de peau de phoque. L’exemption n’a donc pas entraîné de changements significatifs ces dernières années.

 

Paula Gale : Merci pour votre temps, Doug.

 

Doug Chiasson : Merci, Paula.

Références