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La récolte de phoques avec les jeunes de la première nation Potlotek fut un succès

15 March 2021
Récolte des phoques

Charles Doucette se souvient que son père chassait le phoque il y a à peine quelques décennies – le jeune Charles devait aider à transformer les peaux et à affiner la graisse – mais dit que la tradition locale du phoque est disparue au sein de la première nation Potlotek.

«Pendant des années, il n’y avait pas beaucoup de phoques aux alentours, dans le lac ou dans l’océan», dit Doucette, faisant référence au lac Bras d’Or du Cap-Breton. «Et quand ils ont commencé à revenir, nous avons tous senti que nous devions les laisser seuls pour récupérer. Mais la population a explosée depuis.

Ce boom des phoques gris suscite des inquiétudes dans certains milieux quant à l’effet des loup-marins sur les stocks de poissons déjà épuisés. Mais cela présente aussi des occasions de renouer avec le passé et peut-être de retrouver la tradition d’une récolte annuelle de phoques.

Dans cet esprit, Doucette – gestionnaire des pêches pour la Première nation de Potlotek – a participé à l’organisation d’une récolte de phoques de la Première nation de Potlotek pour les jeunes. La récolte a eu lieu aux îles rouges dans le lac Bras d’Or en février, avec deux élèves du secondaire et un fonctionnaire du MPO comme observateurs.

Six phoques ont été récoltés, conformément au permis du groupe – un permis de chasse commerciale, «au cas où nous voulions vendre de la viande ou faire quelque chose à partir de la peau», dit Doucette.

 

Apprendre la transformation traditionnelle

Doucette dit qu’il était important que les jeunes participent à tous les aspects de la chasse. «Ils ne pouvaient pas être juste là pour tuer. Les jeunes ont participé à l’écorchage et au prélèvement des organes. Ils ont même essayé de la viande de phoque crue », dit-il en riant. «C’était un défi, mais ils l’ont fait!»

Netukulimk est un concept mi’kmaq traditionnel; un mode de vie qui consiste à ne prendre que ce qui est nécessaire et à ne rien gaspiller. Par exemple, explique Doucette, l’orignal est chassé en fonction de la meilleure viande, et non de la plus grosse bête. La pêche avec remise à l’eau ne respecte pas ce principe; ni un abattage de X nombres de phoques. «Vous devez utiliser autant que possible l’animal dans son entier», dit Doucette.

Dans cet esprit, la récolte du phoque est idéale: la viande de phoque, la peau (à la fois la fourrure et le cuir) et l’huile sont toutes précieuses. Les jeunes verront le traitement du phoque à travers toutes ses étapes, y compris le tannage de la peau de phoque afin qu’elle puisse être utilisée pour les vêtements ou l’artisanat.

Explorer le marché local du phoque

«Nous avons déjà partagé une partie de la viande avec un groupe qui représente de nombreux groupes inuits de la région d’Halifax», dit Doucette.

«Ils importent actuellement de la viande de phoque du nord, ce qui est très cher. Nous voulons explorer le marché. Nous récoltons le phoque gris, qui est une espèce différente de celle qu’ils capturent dans le nord. » Doucette attend avec impatience les critiques de la viande de phoque locale.

Bien que les retards dus aux intempéries aient empêchés le partage de la viande de phoque de la récolte des jeunes lors de la Fête d’hiver de cette année, Doucette est ravie de l’événement inaugural. Des plans sont déjà en cours pour en tenir un autre l’année prochaine; il a déjà entendu parlé de l’intérêt d’autres groupes à proximité.

 

 

Références