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Chasse au phoque controversée au Canada : explorer les faits et déconstruire les mythes

04 April 2023
Récolte des phoques

Au Canada, la chasse au phoque est une question controversée depuis des décennies, générant des arguments passionnés des deux côtés du débat. Certains soutiennent qu’il s’agit d’une précieuse tradition qui fournit une importante source de revenus et de nourriture aux communautés côtières, mais aussi que la chasse au phoque annuelle fait partie intégrante de la gestion responsable des écosystèmes marins. D’autres y voient une pratique cruelle et inutile qui nuit aux animaux et à la réputation du Canada au niveau international Dans cet article, nous examinons en détail les faits et les mythes entourant la chasse au phoque au Canada.

La chasse au phoque est-elle encore autorisée au Canada?

Oui, le Canada autorise toujours la chasse au phoque. Le pays possède l’une des plus grandes populations de phoques au monde. Cependant, le gouvernement fixe des quotas pour le nombre de phoques pouvant être capturés chaque année, afin de s’assurer que la population reste durable. Les phoques du Groenland, qui vivent dans l’océan Atlantique au large de Terre-Neuve-et-Labrador, représentent la majorité des phoques capturés au Canada. Leur population totale s’élève à 7,6 millions d’individus. [1]

Pourquoi la chasse au phoque est-elle pratiquée au Canada?

L’établissement du Canada repose sur le commerce de la fourrure. À la naissance du Canada, le commerce de la fourrure était important, car il permettait aux commerçants et aux explorateurs européens d’établir des liens avec les peuples autochtones. La chasse au phoque porte en elle une longue histoire, remontant aux peuples autochtones qui ont d’abord habité la région canadienne. Depuis très longtemps et encore aujourd’hui, la chasse au phoque constitue une source vitale de nourriture et de revenus pour les communautés côtières. Elle fait toujours partie de la culture et des traditions de plusieurs communautés au Canada. Le gouvernement canadien autorise également la chasse au phoque afin de gérer la population de phoques et leur impact sur l’écosystème marin, mais aussi de préserver la culture des communautés côtières autochtones et non autochtones.

Est-il vrai que les phoques mettent en péril la morue canadienne et d’autres espèces de poissons?

Oui.  Malgré les affirmations des activistes luttant contre la chasse au phoque selon lesquelles il n’y a aucune preuve soutenant cette affirmation, il existe des données scientifiques éprouvées qui démontrent l’impact des phoques sur la pêche.

 

Cette étude scientifique montre que la prédation par les phoques gris semble être actuellement la principale cause de mortalité de la morue[2]. Un autre rapport a également révélé que la prédation par les phoques gris est probablement un facteur clé de l’incidence élevée de la mortalité naturelle de la plie canadienne.[3]. La merluche blanche constitue une grande partie du régime alimentaire des phoques gris et des phoques du Groenland, et le nombre d’individus de cette espèce décline rapidement[4]. La prédation par les phoques gris est une cause plausible d’augmentation de la mortalité naturelle chez les raies tachetées[5].

 

Poisson mangé par un phoque. Le phoque n’a mangé que le ventre, démontrant qu’il existe bien plus de déchets que les 2 à 3 tonnes de poissons et de fruits de mer consommés par un phoque chaque année.

 

Nous ne pouvons plus ignorer l’impact des phoques sur l’écosystème marin du Canada. Le Canada fait face à une crise des ressources d’espèces marines. Cela aura de graves répercussions sur l’ensemble de l’écosystème, compte tenu des réseaux alimentaires complexes qui dépendent de ces espèces. La chasse au phoque annuelle contribue à la protection de la biodiversité marine et à l’équilibre de l’écosystème océanique.

Chiffres sur l’état des stocks de poisson rapportés par Oceana dans l’audit des pêches 2022 : https://fisheryaudit.ca/

 

« Chasse au phoque » et « massacre des phoques » sont-ils synonymes?

Les termes « chasse au phoque » et « massacre des phoques » sont utilisés de manière interchangeable, selon le point de vue. Cependant, les personnes qui s’opposent à la chasse au phoque peuvent la qualifier de « massacre », car elle implique une mise à mort brutale et inutile d’animaux. Mais parle-t-on de la même chose?

 

Commençons par le sujet qui intéresse tout le monde : au Canada, les « bébés phoques » ou « blanchons » ne sont pas des cibles de la chasse. Même si les blanchons ne sont plus chassés depuis 1987, des photos de chasse au blanchon sont toujours utilisées dans le cadre du marketing du lobby anti-chasse. La vérité, c’est que les phoques du Groenland ne sont pas autorisés à être capturés légalement tant qu’ils n’ont pas mué leur première fourrure et qu’ils ne peuvent pas survivre seuls. Les phoques capturés sont des animaux autonomes et indépendants.

 

De plus, la chasse au phoque se déroule de manière humaine, loin du « massacre » diffusé. Le processus en trois étapes[6] élaboré par le Canada garantit que les animaux sont abattus rapidement et sans cruauté. Le Règlement sur les mammifères marins (RMM) stipule que tous les chasseurs qui souhaitent participer à la chasse commerciale au phoque doivent avoir suivi une formation sur ce processus en trois étapes. 

 

La vérité est loin de l’allégation des organisations anti-chasse selon laquelle les bébés phoques sont abattus avant d’être sevrés, dans des souffrances conduisant à une longue agonie. Les organisations qui privilégient le profit au détriment du bien-être animal remettent en cause l’intégrité du mouvement des droits des animaux.

Pourquoi la chasse aux phoques est-elle bénéfique?

La chasse au phoque est une tradition de longue date au Canada; il s’agit d’une partie importante de la culture et de l’économie canadiennes, qui procure d’importants avantages économiques et écologiques au Canada.

 

La chasse au phoque est durable

 

La chasse au phoque annuelle fait partie intégrante de la gestion responsable des écosystèmes marins. Le gouvernement canadien surveille de près la population de phoques et fixe des quotas pour le nombre de phoques pouvant être capturés chaque année. Ces quotas sont basés sur les recherches scientifiques et sont conçus pour garantir que la population reste saine et stable. En maintenant un rapport équilibré entre les phoques et les poissons, la chasse au phoque offre la possibilité d’une croissance durable de la pêche commerciale à petite échelle et communautaire.

 

Selon Pêches et Océans Canada (MPO), la population de phoques du Groenland est actuellement estimée à environ 7,6 millions[7] d’individus et le quota annuel pour la chasse commerciale est fixé à 400 000 phoques.[8] En 2020, la limite de capture totale autorisée par le gouvernement du Canada pour le phoque du Groenland ne représentait que 5 % de sa population, et au cours des dernières années, le nombre total de captures n’a atteint que 10 %, soit une fraction de ce quota annuel.

 

Les phoques chassés au Canada ne sont pas des espèces en voie de disparition. En fait, sur les 33 espèces de phoques présentes dans le monde, 6 espèces de phoques se trouvent au Canada et aucune n’est en voie de disparition.[9] De plus, la chasse au phoque est bénéfique pour les autres espèces de poissons de l’écosystème, car elle aide à maintenir un équilibre sain entre les prédateurs et les proies.

 

La chasse au phoque fournit des revenus essentiels aux communautés côtières

 

La chasse au phoque est une activité vitale pour des dizaines de milliers de Canadiens habitant en milieu rural, autochtones ou non, qui présente des avantages économiques et sociaux. De nombreuses collectivités côtières du Canada dépendent de la chasse au phoque pour leur subsistance. Dans le Canada atlantique, la chasse au phoque fournit une importante source de revenus à plus de 6 000 personnes et à leur famille.

 

Dans certaines communautés, environ un quart des ménages pratiquent la chasse. Pour ces personnes, la chasse peut constituer entre 25 et 35 % de leurs revenus annuels. Sans cette source de revenus, elles peuvent être contraintes de déménager pour trouver un emploi ailleurs.

 

La chasse au phoque joue un rôle important dans la préservation de ces communautés, tout en fournissant un soutien économique précieux.

 

La chasse au phoque fournit des produits de grande qualité 

 

La chasse au phoque fournit des produits de haute qualité et respectueux de l’environnement. La consommation d’huiles oméga-3 et de viandes durables, naturelles et biologiques améliore la santé humaine, tandis que les textiles issus du phoque constituent une solution écologique aux vêtements non renouvelables (plastique).  

 

  • L’huile de phoque est extraite de la graisse de phoque. Considérée comme meilleure que l’huile de poisson, elle est riche en acides gras oméga-3 essentiels à la santé humaine.

 

  • La viande de phoque est une source maigre de protéines riche en fer et autres nutriments essentiels. Dans le Grand Nord canadien, où les prix des denrées alimentaires sont très élevés, un phoque peut donner à une famille l’équivalent de 200 dollars ou plus en viande, avec des nutriments de bien meilleure qualité.

 

  • La fourrure de phoque est prisée pour sa chaleur, sa durabilité et ses propriétés imperméables. Elle est utilisée pour fabriquer de nombreux vêtements, tels que des manteaux, des chapeaux et des gants, mais aussi dans la production de superbes créations autochtones uniques. La fourrure de phoque est un textile hautement durable et renouvelable qui offre une qualité supérieure par rapport aux matières plastiques synthétiques.

 

 

 

Compte tenu de la controverse en cours et de l’importance de la chasse au phoque pour les communautés côtières, la question continuera certainement d’être un sujet de discussion et de débat dans les années à venir. Cependant, après avoir examiné les faits et les mythes entourant la question, nous pouvons conclure que la chasse au phoque est une pratique durable qui procure d’importants avantages écologiques et économiques pour le Canada. Si le débat est susceptible de se poursuivre, il est important de prendre en compte tous les faits avant de tirer des conclusions hâtives.

 

Références

[1] Fisheries and Oceans Canada. Science Advisory Report 2020. 2019 Status of Northwest Atlantic Harp Seals, Pagophilus groenlandicus. 2020-03-26 https://www.dfo-mpo.gc.ca/csas-sccs/Publications/SAR-AS/2020/2020_020-eng.html

[2] https://waves-vagues.dfo-mpo.gc.ca/library-bibliotheque/40805542.pdf

[3] https://waves-vagues.dfo-mpo.gc.ca/library-bibliotheque/40594105.pdf

[4] https://waves-vagues.dfo-mpo.gc.ca/library-bibliotheque/365470.pdf

[5] https://waves-vagues.dfo-mpo.gc.ca/library-bibliotheque/40614153.pdf

[6] https://www.dfo-mpo.gc.ca/fisheries-peches/seals-phoques/humane-sans-cruaute-eng.html

[7] https://www.dfo-mpo.gc.ca/csas-sccs/Publications/SAR-AS/2020/2020_020-eng.html

[8] Total Allowable Catch (TAC) numbers are set by Fisheries and Oceans Canada and announced every March, prior to the opening of the season. Harp Seal Total Allowable Capture: Current Status of Northwest Atlantic Harp Seals. Fisheries and Oceans Canada, P.10, 2012. https://polarbearscience.files.wordpress.com/2020/05/2019-harp-seal-status_dfo-2020_march-020-eng.pdf

[9] Six species of seals – the harp, hooded, grey, ringed, bearded, and harbour – are found off the Atlantic coast of Canada, although ringed and bearded seals are typically Arctic species. However, some science includes the Northern Elephant seal specie in British Columbia increasing the number to 7 species of Phocidae.

 

Références