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La côte Est

Même si la tradition de la chasse au phoque sur la côte est du Canada est moins ancienne - « 500 ans » - que celle des autochtones, les premiers colons de Terre-Neuve et des Îles-de-la-Madeleine dépendaient du phoque.

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La côte Est

 

Les premiers colons européens de Terre-Neuve chassaient le phoque. Les phoques représentaient une source de viande importante dans une région qui ne produisait pas souvent une grande variété de nourriture. Pendant des années, la chasse aux phoques n’était qu’une activité de subsistance dont dépendaient les habitants assez courageux pour rester sur l’île toute l’année.

Mais au milieu des années 1700, les phoques étaient transportés en Angleterre et vendus pour leur viande, leur peau et leur huile. L’huile de phoque commença à être utilisée comme huile de lampe, huile de cuisson et même ingrédient pour savon. En 1793, les premières goélettes naviguaient vers les troupeaux de phoques de l’Atlantique Nord alors recouvert de glace. Elles ont connu un tel succès que des dizaines d’autres bateaux leur ont emboîté le pas. La chasse aux phoques est devenue presque aussi importante pour l’économie de la colonie que la pêche à la morue en été.

Le travail était difficile et dangereux. Peu importe le temps, les chasseurs de phoques pouvaient passer plus de 12 heures d’affilée sur la glace, chassant des phoques qui étaient ensuite embarqués sur leur navire.

Dans les années 1860, les navires à vapeur se sont lancés dans la chasse aux phoques avec des capacités de transport plus importantes et des coques renforcées conçues pour briser la glace. La pression exercée sur les chasseurs s’est intensifiée afin de les inciter à travailler plus rapidement et en toutes circonstances. Chaque année, jusqu’à 500 000 phoques étaient capturés.

 

À la fin des années 1800, la chasse aux phoques était la deuxième source de revenus après la pêche à la morue – et une activité hivernale importante pour les pêcheurs saisonniers. Au cours des premières décennies du XXe siècle, la chasse aux phoques était grandiose : les capitaines de navires phoquiers étaient des célébrités qui se faisaient la course pour savoir qui remplirait les cales le plus rapidement. Malgré des conditions de travail désagréables et dangereuses, la compétition pour avoir une place sur un navire phoquier était féroce.

Bien que le rythme de la chasse ait ralenti au cours de la première moitié du XXe siècle, environ 290 000 phoques ont été capturés au large des côtes de Terre-Neuve dans les années 1950 et 1960. La population de phoques étant en baisse, le gouvernement canadien a instauré son premier quota en 1971. Au cours de la décennie suivante, une moyenne de 160 000 phoques était capturés chaque année.

Culture

Même si la tradition de la chasse au phoque n’est pas aussi ancienne que celle des autochtones, les premiers colons de Terre-Neuve comptaient sur le phoque pour satisfaire les besoins en viande de leur alimentation peu variée, mais aussi pour générer une autre source de revenus, en plus de la pêche à la morue.

Dans de nombreuses communautés, notamment le long de la côte nord-est, dans la péninsule nord de Terre-Neuve, la chasse aux phoques a permis la sédentarisation des habitants et inauguré de nouvelles traditions en matière d’artisanat, de savoir-faire et d’alimentation.

Il n’est donc pas surprenant que la limitation de la chasse aux phoques ait eu des répercussions négatives sur les communautés côtières, d’autant plus que celle-ci s’accompagne d’une diminution des stocks de poissons essentiels. Non seulement le phoque n’est plus une source d’alimentation et de subsistance, mais les traditions et les méthodes de chasse se perdent, au même titre que les connaissances et la perception de l’écosystème océanique qui en découlent. Cette situation a de vastes répercussions.

Sur une note plus positive, l’industrie collabore avec les gouvernements provinciaux et fédéral afin de trouver de nouveaux marchés pour les produits dérivés du phoque. Dans toute la province, de talentueux créateurs et artisans locaux conçoivent des bottes, des vêtements et des accessoires à partir de peaux de phoque, et contribuent à améliorer la réputation de la fourrure. Les restaurants haut de gamme ont commencé à inclure le phoque dans leurs menus. L’huile est reconnue pour ses nombreux bienfaits sur la santé. Ces efforts insufflent un nouvel élan de fierté dans la culture de la chasse au phoque à Terre-Neuve-et-Labrador.

La chasse au phoque moderne

Aujourd’hui, environ 6 000 Canadiens de la région atlantique pratiquent la chasse aux phoques. Leur culture et leur mode de vie ont été façonnés par l’environnement inhospitalier et parfois dangereux dans lequel ils vivent et travaillent. Les chasseurs de phoques et leurs familles ont survécu pendant des siècles en se procurant la nourriture disponible en fonction des saisons. Ils entretenaient des jardins potagers communautaires, récoltaient des baies sauvages, chassaient le gibier et les oiseaux de mer, et capturaient du poisson et des fruits de mer frais. Cette nécessité de vivre de la terre a donné naissance à une culture d’adaptation économique, de travail acharné et de respect pour la terre et la mer.

Aujourd’hui, tous les chasseurs de phoques ont un permis et une formation et chassent à partir de leurs propres petits bateaux de pêche. Les grands bateaux sont interdits pour la chasse aux phoques. Tous les chasseurs de phoques suivent une formation obligatoire afin de garantir un contrôle qualité et des techniques de chasse sans cruauté approuvées par les vétérinaires. Presque tous les chasseurs de phoques sont des pêcheurs saisonniers qui comptent sur la chasse aux phoques pour compenser la diminution des stocks de poissons commerciaux comme la morue.

En 2006, la valeur des débarquements de phoques du Groenland a dépassé les 30 millions de dollars. Ce chiffre a depuis considérablement diminué en raison des campagnes contre la chasse aux phoques qui ont abouti à des interdictions d’importation irréfléchies et préjudiciables. Cette diminution se ressent vivement dans les communautés rurales côtières, au sein desquelles quelques milliers de dollars peuvent permettre de répondre aux besoins d’une famille, et où les emplois se font rares à certaines périodes de l’année.

“ Bien que la chasse aux phoques ne soit pas le seul facteur de cohésion communautaire, la perte de connaissances et d’identité témoigne de l’importance de cette activité dans les communautés côtières de Terre-Neuve. ”

- Nikolas Sellheim, « The Right Not to be Indigenous: Seal Utilization in Newfoundland » (2014)

Références